IVG : Mon corps, mon choix, mes droits
- CAL Namur
- 3 oct.
- 2 min de lecture
Chaque 28 septembre, la Journée internationale pour le droit à l’avortement rappelle une réalité essentielle : l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est un droit fondamental, mais il reste encore trop fragile, trop limité, trop inégalement garanti.
En Belgique, la loi dépénalise partiellement l’IVG. En effet, l’avortement est un droit mais uniquement jusqu’à 12 semaines de grossesse. Ce délai, parmi les plus courts d’Europe, ne correspond pas à la réalité vécue par de nombreuses femmes. Découvrir une grossesse non désirée, traverser une période de déni, affronter les difficultés financières demandent du temps. Et ce temps, la loi actuelle ne le reconnaît pas. Conséquence : chaque année, plus de 400 femmes doivent se rendre aux Pays-Bas pour avorter au-delà des 12 semaines. Elles y sont contraintes au prix d’une organisation difficile, de frais importants et d’une charge
psychologique lourde. Celles qui n’ont pas les moyens de voyager se voient privées de ce droit.
À cette contrainte s’ajoute une autre : l’imposition d’un délai de réflexion obligatoire de six jours entre la première consultation médicale et l’intervention. Ce délai, pensé comme une « protection », agit en réalité comme une infantilisation et une culpabilisation supplémentaire. Les femmes qui demandent une IVG savent ce qu’elles veulent ; leur décision est mûrement réfléchie. Retarder leur accès aux soins n’apporte rien, si ce n’est un stress inutile et parfois la perte de jours précieux.
Face à ces réalités, nous demandons une réforme claire et urgente :
Allonger le délai légal à 18 semaines, pour que toutes les femmes puissent exercer leur droit à l’IVG dans leur pays, sans discriminations sociales ou économiques.
Supprimer le délai de réflexion obligatoire, afin de faire confiance aux femmes et de reconnaître leur autonomie.
L’avortement n’est pas une faveur accordée par la loi : c’est un droit fondamental, lié à la liberté, à la dignité et à l’égalité. Un droit qui doit être protégé et garanti pour toutes, sans condition ni culpabilisation.
Alors que des reculs inquiétants s’observent dans le monde – avec des législations qui restreignent ou criminalisent l’avortement – la Belgique a la responsabilité d’envoyer un signal fort. Elle doit affirmer que les droits sexuels et reproductifs sont des droits humains.
Le 28 septembre, l'équipe du CAL Namur a rappelé avec force : un véritable droit à l’avortement passe par une loi qui respecte la réalité des femmes et leur autonomie.
Il est temps que la Belgique franchisse ce pas.



















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